Toilettage chien, le métier : le passé, le présent, l'avenir...

Pour un grand nombre de personnes, le toilettage consiste essentiellement à raccourcir les fourrures.

Qu'en est-il dans la réalité ?

Le passé : tontes et coupes

Beaucoup de gens croyaient hier, et croient d'ailleurs toujours aujourd'hui, que certains pelages doivent être obligatoirement raccourcis. L'idée (complètement fausse) est que ces pelages poussent indéfiniment, et finiraient par compromettre la santé de l'animal.

C'est ce qu'on croyait, notamment, pour les caniches.

(Pour la petite histoire, sachez que non, le poil du caniche, pas plus que celui des autres chiens, ne pousse pas indéfiniment en longueur.)

Or, il faut savoir que la race caniche ou apparentée représentait à elle seule, il y a 50 ans, la moitié au moins de la population canine dans notre pays.

Une proportion qui paraîtra aujourd'hui incroyable à beaucoup !

Et donc un nombre considérable de chiens à tondre une ou deux fois par an !

Ce qui avait d'abord fait naître une profession de tondeurs. La tradition veut, qu'à Paris, une partie d'entre eux tenait boutique sur les quais de la Seine.

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Toilettage chien, le métier : tout a commencé là !

Ces ancêtres tondeurs sont devenus par la suite des toiletteur coupeurs, qui proposaient toujours aux mêmes caniches des « coupes aux ciseaux ».

Il y a 30 ans, c'est donc majoritairement des caniches que l'on rencontrait dans les salons de toilettage.

Ajoutons une demi-douzaine d'autres races, pour lesquelles leur standard prévoit également un raccourcissement à l'aide de ciseaux.

Pour aller plus sur ce sujet, voir ce guide : Schémas de toilettage, ou mieux encore : Le Toilettage au bout de doigts

On croyait, hier, que certaines fourrures devaient absolument être régulièrement raccourcies. Sans cela, elles étaient réputées gagner en longueur, indéfiniment, jusqu\'à compromettre la vie de l\'animal. Une conviction (fausse) largement partagée, par exemple, pour les caniches.

La tonte des caniches, une ou deux fois par an, avait fait naître une véritable profession de « tondeurs ».

Le goût du public évoluant, les chiens tondus, entièrement ou en partie, ont cessé de plaire. De la tonte, on est alors passé à la coupe.

Premier problème : les races pour lesquelles leur standard prévoit un raccourcissement par coupe sont extrêmement peu nombreuses ! (Il s\'agit en effet des races suivantes : Caniche, Kerry blue terrier, Bedlington terrier, Soft coated wheaten terrier, Barbet, Chien d'eau portugais, Petit chien lion, Bichon frisé dans les pays anglo-saxons, et pour partie seulement, Cocker américain).

Second problème : le caniche était en France il y a 50 ans le chien le plus répandu. C'en était au point que plus de la moitié des chiens était en réalité des caniches ou du genre caniche. Mais voilà ! Même coupés, au lieu d\'être tondu, les caniches ont cessé de plaire ! Et pour les autres races, elles n'ont jamais été bien nombreuses, en tous cas chez nous.

Le passé : les épilations

Les ouvrages cités ci-dessus les démontrent clairement : tout sectionnement du pelage est en réalité une nuisance grave apportée à ce pelage. Et cela vaut pour tous les types de pelage.

C'est exactement le contraire pour ce qui concerne les pelages traités par épilation (en réalité par trimming). Au contraire, le trimming améliore la qualité d'un pelage.

Une petite douzaine de races sont prioritairement concernées par cette manière de faire : les Schnauzer, les Cockers, et un certain nombre de terriers.

À noter que certains croient obtenir le même résultat en utilisant tondeuse et ciseaux, au lieu de l'épilation. À tort. Répétons-le : un poil coupé est un poil qu'on abîme. Dans le cas présent, il perd ses qualités de dureté et sa couleur. Presque de manière irréversible.

Et ce qui est nouveau, c'est que le public commence à le savoir et le répéter !

Le passé : bilan

Bilan : l'essentiel de l'activité des salons de toilettage hier était par conséquent le raccourcissement des fourrures par tonte, coupe ou épilation.

Précisons que la plupart du temps, les toiletteurs se sentaient assez peu concernés par les questions d'hygiène.

Parfois, les chiens n'étaient même pas lavés. Pour certaines races, on défendait que le bain n'était pas souhaitable !

L'évolution des goûts du public

Pendant ce temps, les goûts du public se modifiaient. On appréciait autrefois les toilettages sophistiqués et apparents. On s'est mis à prendre ces artifices plus ou moins en horreur. Peu à peu, on a souhaité des formes et des fourrures qui aient l'air « naturel ». Un chien qui semble sortir « tel quel », « sans retouche », de la « main de la nature ».

La première victime de cette évolution a été le caniche, dont la race est aujourd'hui pratiquement confidentielle.

Et d'une façon générale, les fourrures à raccourcir sont devenues toujours moins nombreuses !

Est-ce que cela allait signifier la disparition de la profession de toilettage ?

La première parade : une voie sans vraiment d'issue

Une première parade pour les professionnels a consisté à étendre le travail de coupe à des fourrures pour lesquelles le standard de leur race ne le prévoyait pas.

La première victime de cette manière de faire a été le York shire. Puis d'autres races telles que les Lhassa apso, les Shih tsu...

Naturellement, un travail d'épilation aurait pu produire les mêmes effets, et n'aurait pas nui à ces pelages. Mais l'inclination humaine allant à la facilité, ce sont les ciseaux qui ont été préférés !

Pourquoi parler de voie sans issue ? Deux raisons à cela. La première est l'effet déplorable à long terme. Les pelages perdent leur coloration, et toute qualité protectrice.

Avec un corollaire inattendu : ces fourrures sans consistance, où l'on finit par ne plus pouvoir distinguer ni poil ni sous poil, deviennent toujours plus difficiles à entretenir, et particulièrement, à démêler !

C'est là notre seconde raison, économique cette fois. A la première coupe, le toiletteur a (peut--être) gagné du temps. Mais ensuite, toujours plus de mal pour démêler, toujours plus de temps à passer ! Et impossible d'expliquer au client que pour s'en sortir, il faudrait augmenter les prix !

Pendant ce temps, à l'étranger...

Il est intéressant de noter que ce que nous venons de décrire n'a pas concerné d'autres pays.

Ailleurs, en effet, le toilettage n'a pas été d'abord un travail de raccourcissement des fourrures, mais un travail d'hygiène : soins aux yeux, aux ongles, aux coussinets, aux pavillons auriculaires... et bains !

Or, ce qu'il faut savoir est que cette orientation professionnelle s'est révélée un succès au plan économique !

Un exemple simple pour illustrer ce propos : il y a autant de salons de toilettage à Bruxelles qu'à Paris, et cela malgré l'énorme différence de nombre d'habitants entre ces deux villes !

Lire à ce sujet ce guide (gratuit) : Métiers de services auprès des animaux

Du toilettage à la zoocosmétologie

Nous l'avons déjà signalé : c'est une tendance que l'on observe partout dans le monde, une demande toujours plus forte d'hygiène. Nous avons ci-dessus expliqué pourquoi.

Dans le même temps, les connaissances de la peau et du pelage des animaux ont énormément progressé.

On sait beaucoup mieux aujourd'hui comment agit l'eau, mais aussi les produits que l'on peut utiliser, sur une fourrure. Cela vaut pour les mécanismes du séchage, du brushing...

On peut donc désormais parler d'un véritable savoir, bien défini par le terme qui le décrit : la « zoocosmétologie ».

Le toiletteur moderne n'est plus, ou n'est plus seulement un « raccourcisseur ». Il est de plus en plus un véritable technicien du confort animal, un zoocosmétologue.

Toilettage chien, le métier et le marché aujourd'hui

Une évolution qui change tout.

En effet, le marché du « raccourcissement » ne concerne désormais qu'un nombre très restreint de races et de sujets. Un nombre qui en outre semble diminuer année après année.

Tandis que le marché de la zoocosmétologie concerne tous les chiens des maîtres responsables et réellement soucieux du bien-être et de la santé de leurs animaux.

Et ces maîtres sont toujours plus nombreux.

Toilettage comportemental et zoocosmétologie

On ne connaît pas seulement mieux la physiologie de la peau et du pelage de nos animaux de compagnie. Les progrès des connaissances concernent également ce que l'on qualifie de « comportement » animal.

Le travail de toilettage profite également de ces nouveaux savoirs. Une manière plus habile et plus conforme à leur éthologie d'aborder les animaux, de les manipuler, permet de les détendre, de les rassurer, de les mettre en confiance : c'est ce qu'on appelle la « gestuelle » du toilettage !

La zoocosmétologie et le comportement sont deux disciplines différentes. Mais les toiletteurs qui se soucient de zoocosmétologie sont les mêmes qui par nature sont soucieux et curieux et comportement.

Les tondeurs de passé, les « raccourcisseurs » d'hier ont (presque) inventé une nouvelle profession : le toilettage comportemental appliqué à la zoocosmétologie !

Toilettage chien, le métier et la productivité

Un point essentiel d'un exercice moderne de ce métier : la productivité.

Il s'agit en effet de proposer au public les prix les plus compétitifs, tout en gagnant (très) bien sa vie.

Comment cela ? Nous l'avons vu, une pratique intelligente de la zoocosmétologie conduit, par nature, à gagner sur les durées de toilettage.

Et c'est exactement la même chose pour cette seconde composante du toilettage moderne, le toilettage comportemental.

Le toilettage comportemental conduisant à travailler avec, et non plus contre, l'animal. Ce qui là encore, raccourcit les temps d'exécution.

Ne manque plus que le troisième volet du triptyque de la réussite : l'ergonomie ! Le toiletteur moderne étudie tous ses gestes, toutes ses installations, tous ces outils, pour aller plus vite et plus sûrement ! Et cela tout en économisant son effort !

Toilettage chien, le métier et le triptyque de la réussite

Résumons et concluons !

La zoocosmétologie, le toilettage comportemental, l'ergonomie du poste de travail et des gestes du toilettage se conjuguent en harmonie pour gagner toujours plus de productivité !

Zoocosmétologie, comportement, ergonomie : trois domaines à cultiver conjointement pour un toilettage d'excellence !

Pour aller plus loin

Pour compléter, lire ce guide : Comment créer facilement et rapidement une activité de toilettage très rentable !

Pour aller plus loin (rappels) : Schémas de toilettage, Le Toilettage au bout de doigts, et cette page concernant la fomation...